Vers une plus grande flexibilité dans les transports

Vers une plus grande flexibilité dans les transports

Rendre les échanges de billets plus faciles : et si les passagers y prenaient goût ?

C’est la question que pose le trĂšs bon article du Figaro publiĂ© le 9 dĂ©cembre dernier (Lire ici). « Pouvoir changer de billet, dit l’auteur François DelĂ©traz, est en effet un rĂ©el avantage et les conditions restrictives sont un frein Ă  l’achat. Un fait rendu d’autant plus Ă©vident par la crise de la Covid, ce que les transporteurs ont fini par reconnaĂźtre, bien malgrĂ© eux. »

Et de s’interroger : « Lesquels d’entre eux resteront les plus souples et lesquels oseront Ă  nouveau les pĂ©nalitĂ©s ? L’avenir nous le dira. » Pour les transporteurs, l’avantage de la pĂ©nalitĂ© est Ă©vident : il est dissuasif et facilite l’exploitation.

Pour le passager en revanche, c’est une vraie contrainte car il faut « passer par de nombreuses et laborieuses manipulations pour changer de vol ou de train » et c’est en plus une source de tension : « vendre un billet Ă  prix fort parce que l’on est Ă  trois jours du dĂ©part alors que le vol ou le train est vide fait partie de ces aberrations incomprĂ©hensibles par les voyageurs. »

François DelĂ©traz en est convaincu : tous les transporteurs, aĂ©riens ou ferroviaires, vont ĂȘtre obligĂ©s de revoir le yield management : « une simplification gĂ©nĂ©rale du systĂšme va s’imposer. » Mais cela ne se fera pas sans rĂ©sistance : « en interne, les services de yield management s’opposent farouchement Ă  cette Ă©volution. On les comprend : c’est leur raison d’ĂȘtre qui est remise en cause. »

François-Xavier Izenic, rĂ©dacteur associĂ© de l’AFTM

Fin du Privacy Shield : gare aux données voyageurs !

Fin du Privacy Shield : gare aux données voyageurs !

Cet accord qui encadrait le partage de donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel entre l’Europe et les Etats-Unis n’a toujours pas Ă©tĂ© remplacĂ©. Le voyage d’affaires est particuliĂšrement concernĂ©.  

Un petit rappel des faits est nĂ©cessaire : le 16 juillet dernier, la Cour de Justice de l’Union EuropĂ©enne (CJUE) a annulĂ© l’accord de Privacy Shield qui encadrait le partage de donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel entre l’Europe et les Etats-Unis. En cause : un manque de protection des donnĂ©es traitĂ©es sur le territoire US. Un magistrat amĂ©ricain peut en effet exiger l’accĂšs Ă  n’importe quelles donnĂ©es, notamment dans des affaires de corruption ou de terrorisme.

Comme le rappelait il y a quelques jours Olivier Duha, fondateur et co-prĂ©sident de Webhelp, Ă  nos amis de La Tribune (Lire ici) : la situation est potentiellement grave pour « tous les opĂ©rateurs qui, depuis le Vieux Continent, envoient et gĂšrent des donnĂ©es personnelles outre-Atlantique, qu’ils soient grands ou petits, amĂ©ricains ou europĂ©ens. »

Attention, les transferts de donnĂ©es jugĂ©s nĂ©cessaires ne sont pas concernĂ©s par cette dĂ©cision, tels l’envoi d’un mail, la rĂ©servation d’un billet d’avion ou d’une nuit d’hĂŽtel. Mais toutes les donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel des citoyens europĂ©ens, oui.

Et comme le rappelait l’excellent Amon Cohen dĂ©but aoĂ»t dans un non moins excellent article (Lire ici) : « le problĂšme est urgent pour les voyages d’affaires car le secteur est dominĂ© par des sociĂ©tĂ©s basĂ©es aux Etats-Unis. » Dans le mĂȘme article, le VDR (l’équivalent allemand de l’AFTM) tirait la sonnette d’alarme : « les travel managers du monde entier doivent prendre des mesures immĂ©diates pour garantir que les donnĂ©es personnelles de leurs voyageurs europĂ©ens soient transfĂ©rĂ©es lĂ©galement en dehors de l’Union europĂ©enne. »

Alors que faire ? La CJUE dit aux entreprises qu’en attendant que le Privacy Shield soit remplacĂ© elles peuvent s’appuyer sur d’autres dispositifs, le BCR (RĂšgles d’Entreprises Contraignantes) et les SCC (Clauses Contractuelles Types), ces derniĂšres Ă©tant le processus le plus couramment utilisĂ© dans le voyage d’affaires pour protĂ©ger les exportations de donnĂ©es en dehors de l’Union EuropĂ©enne.

Sauf que dans son arrĂȘt, la CJUE prĂ©cise bien qu’il n’existe pas aux Etats-Unis de protection Ă©quivalente au RGPD europĂ©en, insinuant sans le dire que les SCC ne se suffisent pas Ă  elles-mĂȘmes et qu’il convient de s’assurer d’une « protection substantiellement Ă©quivalente ». Pas simple.

« Si vous n’ĂȘtes pas sĂ»r que les donnĂ©es soient protĂ©gĂ©es en utilisant les SCC, ne les transfĂ©rez plus ! » exhorte donc Hans-Ingo Biehl, le directeur exĂ©cutif du VDR, qui pousse aussi les travel managers Ă  consulter d’urgence leurs TMC et les Ă©diteurs d’outils de rĂ©servation en ligne. Ainsi que tous les services internes qui peuvent les aider.

En clair, on ne joue pas avec ça. Tant que le Privacy Shield n’a pas d’alternative, il rĂšgne un certain flou, et ce flou est dangereux. Car l’arrĂȘt de la CJUE transfĂšre le risque juridique sur toutes les entreprises utilisatrices de services numĂ©riques amĂ©ricains.

Voilà en tous cas une belle mission pour les travel managers en attendant que les voyages reprennent !

François-Xavier Izenic, rĂ©dacteur associĂ© de l’AFTM

Réservation : faut-il laisser entiÚre liberté aux voyageurs ?

Réservation : faut-il laisser entiÚre liberté aux voyageurs ?
Contre toute attente, des entreprises ont décidé de laisser leurs voyageurs réserver en dehors des canaux recommandés.
La cause paraissait entendue. Avec la pandĂ©mie du Covid-19, le leakage (« fuite » ou « perte » en anglais), cette pratique consistant pour les voyageurs Ă  rĂ©server en dehors des canaux recommandĂ©s par la politique voyages de l’entreprise, vivrait ses derniers soubresauts. Le devoir de protection de l’entreprise et la nĂ©cessitĂ© de disposer de fournisseurs contrĂŽlĂ©s affichant des procĂ©dures d’hygiĂšne strictes l’emporteraient sur toute autre considĂ©ration.
Eh bien non, des entreprises ne l’entendent pas de cette oreille, comme nous le rapporte l’excellent journal en ligne Skift (Lire ici). ZS Associates, une sociĂ©tĂ© de conseil basĂ©e dans l’Illinois, et Ritchie Bros Auctioneers, une entreprise canadienne de machines industrielles, sont en train de tester des programmes de voyages hybrides.
Tout l’intĂ©rĂȘt de l’expĂ©rience est là : il ne s’agit pas d’ouvrir les vannes en grand mais d’y aller Ă©tape par Ă©tape, en testant la formule « auprĂšs d’une vingtaine de voyageurs dans un premier temps » comme le prĂ©cise Michelle Grant, travel manager chez Ritchie Bros.
Les deux entreprises sont tout à fait conscientes des risques encourus par une telle pratique : difficulté à assurer la sécurité des voyageurs, perte potentielle du contrÎle des coûts, perte éventuelle du pouvoir de négociation auprÚs des fournisseurs référencés.
Oui, mais les avantages sont tout aussi évidents : « nous avons constaté une diminution des frais de transaction pour la TMC, et des voyageurs plus heureux et plus productifs », a déclaré Suzanne Boyan, responsable des réunions et des voyages chez ZS Associates.
Comment Ă©viter que cette libertĂ© donnĂ©e aux voyageurs ne gĂ©nĂšre trop de dĂ©rapages ? Pour Suzanne Boyan, l’implication de la TMC dans cette dĂ©marche est capitale : « notre TMC considĂšre cette idĂ©e comme une occasion pour elle de faire quelque chose qui n’a jamais Ă©tĂ© fait auparavant et elle a trouvĂ© un moyen de rĂ©cupĂ©rer les donnĂ©es de nos rĂ©servations directes et de fournir un service Ă  ces voyageurs, que nous mettrons en place dĂšs que les voyages reprendront. »
L’article de Skift cite aussi une plateforme technologique dĂ©veloppĂ©e par la sociĂ©tĂ© Traxo qui aide les entreprises Ă  suivre les rĂ©servations hors canal et les aide Ă  surveiller les dĂ©placements de ces voyageurs et le montant de leurs dĂ©penses.
Un traçage qui pourrait permettre également de créer de nouvelles opportunités avec certains fournisseurs et la possibilité de négocier les tarifs.
On l’aura compris : l’idĂ©e de ZS Associates et Ritchie Bros n’est pas d’imposer un modĂšle mais de laisser le choix au voyageur entre une rĂ©servation libre mais traçable et une rĂ©servation encadrĂ©e (via la TMC) mais rassurante. Un programme voyages hybride qui peut ĂȘtre une opportunitĂ© pour la TMC d’offrir davantage de services et de conseils au moment oĂč les frais de transaction sont remis en question.
Et Skift de conclure : « et tout ce qui permet au voyageur de se sentir plus Ă  l’aise, et en contrĂŽle, pour son premier voyage d’affaires post-pandĂ©mique devrait ĂȘtre le bienvenu. »
François-Xavier Izenic, rĂ©dacteur associĂ© de l’AFTM

Vos tribus voyageurs : Comment répondre aux attentes de vos différents profils voyageurs ?

La personnalisation des services dans les déplacements personnels est devenue un prérequis ces derniÚres années. Elle a apporté aux voyageurs des services complémentaires intéressants.
Mais qu’en est-il dans le voyage d’affaires ? Pourquoi les entreprises n’écoutent-elles pas leurs voyageurs en amont et se demandent en fin d’annĂ©e pourquoi ceux-ci ne respectent pas toujours leur politique voyages ?

Etablir des profils voyageurs en s’appuyant sur la donnĂ©e vous permettra de crĂ©er des profils types dĂ©taillĂ©s qui vous surprendront. La transformation digitale, l’avĂšnement des millennials dans le monde du travail ont modifiĂ© les attentes des voyageurs.

Il est temps de décoder ces nouvelles tribus de voyageurs ! 

Les « MaĂźtres de l’Univers »

Grands voyageurs/Ă©quipe de direction

Ils ont des postes de direction dans les entreprises car plus seniors, leur temps est prĂ©cieux. Leurs dĂ©placements professionnels sont cruciaux pour l’entreprise. Ils veulent un choix limitĂ© mais surtout
 le meilleur.

Les FOMOs* collaboratifs

Voyageurs « networkeurs » par excellence

PlutĂŽt des managers intermĂ©diaires, cette tribu est engagĂ©e, apprĂ©cie les voyages d’affaires et utilise les nouvelles technologies. Pas trĂšs difficile concernant leur hĂ©bergement, ils recherchent surtout un endroit agrĂ©able oĂč travailler et une bonne connexion wifi.

Les rois du contenu

Intéressés par les nouvelles expériences

Parfois rĂ©ticente Ă  voyager, cette tribu ne s’intĂ©resse pas aux voyages dans le but de gravir les Ă©chelons de l’entreprise, mais plutĂŽt comme un avantage en nature. Ces voyageurs sont donc plus susceptibles de combiner voyages d’affaires et loisirs (bleisure) et donc de rĂ©server en dehors de la politique.

Vous souhaitez savoir Ă  quelle tribu vous appartenez et comprendre comment mieux intĂ©grer les attentes de toutes ces tribus dans votre politique voyages ?*FOMO, acronyme de l’anglais fear of missing out – une sorte d’anxiĂ©tĂ© sociale caractĂ©risĂ©e par la peur constante de manquer quelque chose.