Après avoir profité de la crise du Covid, les jets privés se retrouvent au centre des critiques pour leur impact sur l’environnement.
Les chiffres sont sans appel. Les avions privés génèrent de 5 à 14 fois plus de pollution par passager embarqué que les avions de ligne, et 50 fois plus qu’un train, selon les estimations de l’ONG Transport & Environnement relayées par le site 20minutes.fr le 29 mai dernier. Les auteurs de l’étude ont calculé qu’une heure de vol privé peut relâcher dans l’atmosphère deux tonnes de dioxyde de carbone, soit presque un quart de ce qu’émet en moyenne un citoyen européen en une année entière.
Selon l’ONG, la pollution due à ces appareils a augmenté de 31% en Europe entre 2005 et 2019, soit une hausse plus importante que celle constatée dans l’aviation commerciale.
La France est particulièrement visée : avec le Royaume-Uni, les deux pays concentrent 40% des émissions polluantes des jets privés en Europe. Pas étonnant : la France arrive en première place européenne du plus grand nombre de mouvements d’avions privés, avec plus de 150 000 mouvements comptabilisés. Un vol sur dix décollant de France est effectué en jet privé. Par ailleurs, l’aéroport de Paris-Le Bourget est le plus fréquenté d’Europe concernant les vols d’affaires, avec 180 000 passagers par an et plus de 53 000 mouvements en 2019.
L’aviation d’affaires a fait preuve de davantage de résilience que l’aviation commerciale pendant le Covid, elle était souvent devenue la seule solution opérationnelle pour les voyages d’affaires. Résultat : le niveau d’activité est déjà revenu à 85% du niveau de 2019 et les 100% devraient être atteints cet été.
Pour finir, l’ONG affirme que la moitié des voyages effectués en jets privés s’effectuaient sur des distances inférieures à 500 kilomètres, « des trajets courts qui peuvent la plupart du temps être remplacés par d’autres modes de transport ». Les défenseurs de l’environnement vont avoir du pain sur la planche : les spécialistes de l’aviation d’affaires prévoient un âge d’or pour l’aviation d’affaires après le Covid !
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM