La pénurie de main d’oeuvre dans les métiers de l’hôtellerie-restauration fait craindre une dégradation de la qualité de services.
Une hémorragie. Près de 120000 salariés de l’hôtellerie-restauration en France ont quitté le secteur depuis le début de la pandémie ! Cette tension n’est pas nouvelle dans ces métiers mais le Covid a démultiplié le problème et cette pénurie de main d’œuvre est qualifiée de « dramatique » par Sébastien Bazin, le patron d’Accor.
Et comme le racontent Les Echos, « la rentrée ne s’annonce pas plus simple que l’été. D’autant qu’en ce mois de septembre, l’activité se montre parfois plus soutenue qu’anticipé, avec, notamment, beaucoup de demandes de dernière minute des clients. Faute d’avoir assez de monde pour tout prendre en charge, notamment des femmes de chambre, certains palaces et grands hôtels n’ouvrent pas quelques étages. Des restaurants de tous types ferment plus de jours qu’auparavant, en particulier en fin de semaine. Un paradoxe alors que la reprise de l’activité était très attendue. »
Par ailleurs, écrit Le Figaro, « on remarque que des employés qui occupaient des postes à l’accueil – « souvent de très bonnes recrues, qui parlent plusieurs langues, et présentent bien », souligne une spécialiste du secteur – ont rejoint la banque ou l’assurance ».
Pour Sébastien Bazin, « le monde a changé, les attentes des collaborateurs aussi. Dans toutes les industries, nombreux sont ceux qui ne veulent plus accepter les sacrifices et contraintes personnelles qui ont été les leurs pendant des années ». Sans compter la question des salaires. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a estimé le 4 septembre sur France Inter que le secteur faisait partie de ceux dans lesquels « les rémunérations ne sont pas à la hauteur ».
Au début de l’été, toujours dans Les Echos, Didier Chenet, président du groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI, s’inquiétait : « c’est une véritable catastrophe. Certains hôteliers n’ouvrent pas la totalité de leur établissement faute de personnel. Il y a une crainte aussi sur la qualité de services ». Crainte partagée par d’autres segments du business travel qui ont dû se séparer de nombreux collaborateurs. Au moment où l’on parle davantage de bien-être des voyageurs, les travel managers vont devoir ces prochains mois porter une attention particulière sur ces points.
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM