Seuls 38% des grands groupes appliquent ce dispositif volontaire d’aide à la mobilité durable.
Les grandes entreprises traînent des pieds ! Un gros tiers d’entre elles seulement ont mis en place le forfait mobilités durables (FMD), selon une étude réalisée par le député écologiste mais non inscrit Mathieu Orphelin auprès de 43 grands groupes, et relayée par Les Echos.
Introduit en mai 2020 dans le cadre de la loi Mobilité de décembre 2019, le FMD permet aux employeurs de prendre en charge les frais de transports de leurs salariés délaissant leur voiture au profit de modes plus « doux » comme le covoiturage, le vélo, la trottinette… Un forfait pouvant aller jusqu’à 500 € par an, exonéré d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales pour l’employeur. Un montant qui peut même atteindre 600 € en cas de cumul avec des abonnements de transports publics.
Pourquoi Matthieu Orphelin a-t-il entrepris cette démarche alors que le Ministère des Transports et l’Ademe ont lancé début 2021 un baromètre censé donner une photographie exacte de la progression de ce FMD ? Problème, comme le raconte le magazine Challenges, ce baromètre a été réalisé sur un échantillon non représentatif des employeurs français. Le député a donc décidé d’en savoir un peu plus en interrogeant 43 grandes entreprises, membres du CAC40 ou venant à peine d’en sortir.
Le résultat est décevant, « clairement très insuffisant » juge le député, d’autant que, parmi les 38% de grandes entreprises qui ont mis en place le FMD, l’application reste très variable. Dans certaines, le FMD est limité aux seuls cyclistes alors qu’il a vocation à s’appliquer plus largement. Dans d’autres, les indemnités sont très limitées. Heureusement, quelques entreprises se détachent, les bons élèves se nomment Accor, Orange, Axa ou L’Oréal.
Matthieu Orphelin souhaiterait que les choses aillent plus vite et voudrait que ce forfait devienne obligatoire. D’abord pour les entreprises de plus de 1 000 salariés, puis pour celles de plus de 250, et ainsi de suite jusqu’à toutes celles de plus de 11 personnes. Une généralisation qui serait soutenue par 76% des Français selon un sondage réalisé par la Fédération des usagers de le bicyclette (FUB). L’enjeu est simple : en 2021, 76% des Français utilisaient encore la voiture pour se rendre au travail, et 62% de ces déplacements faisaient moins de 10km. Pas gagné.
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM