Les annonces de la refonte tarifaire de la compagnie ferroviaire laissent les clients affaires sur leur faim.
François Delétraz, journaliste au Figaro et spécialiste du transport ferroviaire, n’a pas la langue dans sa poche. La réforme tarifaire de la SNCF, annoncée le 1er juin, lui donne encore l’occasion d’exercer sa plume acerbe. C’est pour lui un vrai changement de stratégie que vient d’opérer la SNCF car désormais, « pour les différents dirigeants de la compagnie, le principal concurrent du train n’est pas l’avion, mais la voiture ». Voilà pourquoi la compagnie ferroviaire concentre ses attentions sur la clientèle loisirs et non sur les voyageurs d’affaires.
Et en effet, la refonte tarifaire ne s’adresse qu’au segment loisirs. Avec une mesure principale : la fusion des quatre anciennes cartes Avantage en une seule qui permet de bénéficier d’un prix plafond : 39 euros jusqu’à 1h30 de trajet, 59 euros de 1h30 à 3h et 79 euros au-delà.
Seule petite concession faite aux « pros » : le nouvel abonnement « télétravail » qui représenterait une baisse de 40% par rapport au forfait annuel existant.
« La SNCF est toujours aussi timide pour les voyageurs pros, écrit François Delétraz, elle ne dit rien sur les tarifs de la carte Liberté qui avait remplacé la carte Fréquence avec, au passage, une belle augmentation des prix : 10% en première et jusqu’à 27% en seconde. Elle ne dit rien non plus sur une mesure qu’elle a supprimée alors qu’elle était plébiscitée par les voyageurs professionnels : la possibilité de monter dans les trains « encadrant » (avant et après l’horaire réservé) sans formalité ».
Des annonces devraient être faites en septembre, notamment pour le programme Grands voyageurs. Il faudra les scruter avec attention car il y a un risque de voir le fossé se creuser très (trop ?) nettement entre les tarifs loisirs et les tarifs affaires. D’autant qu’un nouveau paramètre vient rebattre les cartes : l’arrivée et le déploiement de Transavia sur le domestique pourrait, dans bien des cas, rendre l’avion plus compétitif que le train.
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM