Après avoir gelé les contrats hôteliers le temps du Covid, les acheteurs reviennent à un monde plus normal, mais avec des tendances affirmées.
Comme chaque année, dans le cadre du supplément « Hotel Report », le journal Business Travel News a interrogé 138 acheteurs sur l’état et l’avenir de leurs programmes hôteliers. Les entreprises ainsi sondées sont certes très anglo-saxonnes mais les enseignements sont intéressants de ce côté-ci de l’Atlantique.
Les résultats de l’enquête montrent d’abord qu’un acheteur sur quatre a prévu de lancer un appel d’offres complet en 2022 alors qu’un sur cinq reconduira l’ensemble de son portefeuille. Les autres reconduisant des parties seulement du programme. Des chiffres qui n’étonnent pas Louise Miller, directrice associée d’Areka Consulting, citée par BTN : « Certains clients sont à 40 ou 50% des niveaux antérieurs à la pandémie, ils savent où ils séjournent, où ils vont, et peuvent se sentir à l’aise pour négocier ». Avant d’ajouter : « D’autres voyagent à 10% des volumes précédents, ils attendent de voir où va se matérialiser la demande et peuvent pratiquer une gestion dynamique des programmes hôteliers ».
En effet, 62% des acheteurs ont déclaré qu’ils pousseront davantage les tarifs dynamiques (assorti pour 44% d’un tarif négocié comme plafond) alors que 22% prévoient de se concentrer plus sur les tarifs fixes.
Autre enseignement : BTN rapporte que certaines sources ont noté que les programmes hôteliers étaient plus petits qu’avant la pandémie. Ann Dery, directrice des voyages de Standard & Poor’s, confirme : « Ma stratégie est d’avoir un programme plus stratégique. Nous n’avons pas besoin de 200 hôtels au global ou de plusieurs hôtels dans nos destinations phares. Nous allons nous concentrer sur 25 établissements et nous essaierons d’obtenir pour les 10 premiers un tarif hybride, puis le niveau suivant sera dynamique, avec une remise et un plafond ».
On retiendra également que 57% des acheteurs interrogés ont indiqué que la réactivité des équipes commerciales et de gestion de comptes des hôtels et des chaînes hôtelières était le plus grand défi auquel ils étaient confrontés. C’est assurément lié aux nombreux licenciements et démissions enregistrés par les établissements hôteliers au plus fort de la crise et aux difficultés qu’ils rencontrent pour réembaucher. On rappelle qu’en France, le secteur de l’hôtellerie-restauration a perdu 237 000 employés entre février 2020 et février 2021 et peine aujourd’hui à recruter. Un vrai souci qui interrogera les travel managers et leurs voyageurs sur la qualité de service dans les semaines et mois qui viennent.
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM