La voiture, danger numéro un au travail
Les entreprises ne jouent pas forcément leur rôle sur la sensibilisation des risques sur la route.
Le constat est sans appel : les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail selon une étude Ifop pour MMA dont les résultats ont été révélés lundi 17 mai (Lire ici). Un drame humain d’abord puisque 406 personnes ont été tuées lors d’un déplacement lié au travail en 2019 dont les trois-quarts à l’occasion d’un trajet domicile/travail, soit 12,5% de la mortalité routière dans son ensemble. Un coût économique aussi car il génère 6 millions d’arrêts de travail représentant 725 millions d’euros pour les entreprises. Pour rappel, les actifs sont aujourd’hui 40 % à effectuer des trajets professionnels au cours de leur journée de travail.
Les comportements à risque y sont pour beaucoup dans ces tristes chiffres, notamment l’utilisation du téléphone au volant. Un tiers des automobilistes indiquent consulter au moins une application/un site (36%) ou leurs mails (33%). Plus largement, 7 conducteurs sur 10 passent des appels et les trois-quarts en reçoivent lors de ces trajets.
Autre chiffre surprenant de l’étude : les patrons sous-estiment encore plus que les salariés le risque routier. Ils ne sont en effet que 17 % à en être conscients, alors même qu’ils savent, à 47 %, que leur responsabilité peut être engagée en cas d’accident d’un salarié sur le trajet domicile-travail.
Résultat : les actions de prévention restent peu fréquentes dans les entreprises. « Les salariés, écrit Le Figaro, attendent de leurs employeurs des formations, des chartes de bonnes pratiques, ou encore une réduction des déplacements professionnels» avant de citer Cécile Lechère, chargée de la prévention des risques routiers chez MMA : « Dans les grandes entreprises, le sujet est généralement géré par la DRH. Dans les TPE et les PME, les dirigeants manquent de temps pour organiser des formations. Mais ils peuvent alerter en interne, par de simples affiches, notamment sur l’usage du téléphone. Ils peuvent aussi favoriser la “déconnexion professionnelle”, et éviter d’appeler un salarié quand ils savent qu’il est au volant… ».
Le pire, c’est que les comportements à risque se sont développés avec la crise sanitaire, à la faveur d’une circulation moins importante et des autoroutes moins encombrées. « La vigilance a diminué : la vitesse moyenne a augmenté, tout comme la consommation d’alcool et l’utilisation du téléphone » écrit le journal. Pas très rassurant.
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM