Des politiques voyages qui vont perdurer ?
La crise pandémique exerce une pression nouvelle et sans précédent sur la politique voyages des entreprises.
En quelques mois, le Covid-19 a sacrément modifié les politiques voyages des entreprises, comme le souligne cet excellent papier de Business Travel News (Lire ici).
Selon une étude réalisée par la Global Business Travel Association (GBTA), 59% des acheteurs de voyages européens avaient modifié leur politique en raison de la pandémie, 61 % d’entre eux déclarant avoir changé leur politique “beaucoup” ou “assez”. Le changement le plus fréquent pour les entreprises basées en Europe a été l’introduction de nouvelles règles d’approbation avant le voyage (60% des acheteurs), suivie par des communications et des briefings plus fréquents ou plus détaillés avant le voyage (42%) et l’obligation pour les voyageurs d’utiliser les canaux de réservation des entreprises ou de la TMC (26%).
Parmi les autres modifications courantes apportées à la politique, citons les nouvelles règles relatives aux transports terrestres, qui autorisent notamment une plus grande utilisation des voitures de location, ainsi que la collecte d’informations sanitaires plus détaillées auprès des voyageurs.
Ces modifications vont-elles survivre au Covid ? « Presque personne ne le pense, dit l’article, le virus entraînant probablement des changements permanents ».
James McIlvenna, de la TMC britannique Corporate Traveller, affirme ainsi « que la crise a vu le duty of care devenir “l’avant et le centre” des politiques plutôt qu’une simple “sous-section” ». Et d’ajouter : « de nombreuses mesures provisoires, en particulier les duty of care et les directives concernant les voyages non essentiels par rapport aux voyages essentiels, resteront probablement en place et façonneront la politique des voyages à plus long terme ».
Les politiques voyages devraient être aussi profondément affectée par l’augmentation massive de l’utilisation des plateformes de réunions virtuelles, les règles relatives aux réunions internes en ligne étant susceptibles de perdurer au-delà de Covid.
« Nous verrons moins de déplacements qu’auparavant, car nous avons vu cette année à quel point nous sommes capables de travailler à distance sans avoir à nous déplacer aussi fréquemment pour nous rencontrer physiquement », déclare un acheteur.
Un autre acheteur pense que les déplacements seront également « beaucoup plus restreints », car les organisations cherchent à réaliser des économies, à réduire les émissions de carbone et à offrir un travail plus flexible – autant de considérations susceptibles de faire partie des nouvelles politiques de voyage post-Covid.
Alors que de nombreuses restrictions actuelles contenues dans les fameux pop-ups s’atténueront considérablement lorsque la pandémie prendra fin et que les voyages reprendront de manière plus significative, les politiques de voyage semblent très peu susceptibles de revenir simplement à leur niveau du début de l’année 2020.
François-Xavier Izenic, rédacteur associé de l’AFTM