Un devoir d’information renforcé !
« Qui est entièrement nouvelle, non expérimentée ou éprouvée ». Telle est sans doute la qualification la plus juste et objective de la période que nous vivons actuellement et collectivement. Inédite en un mot ! Inédite par bien des aspects : sa rapidité, sa violence, ses conséquences.
La violence a été (et est encore) humaine, économique et sociale. Cette crise sanitaire a été largement analysée et commentée par divers spécialistes avec plus ou moins de talent et de réussite. Aussi, je ne vais surtout pas me prêter à cet exercice qui n’a aucune chance d’être gagnant. Les conséquences économiques se sont fait ressentir très rapidement. C’est toute l’industrie de la mobilité qui a été touchée. Les fournisseurs en premier lieu, puis les entreprises clientes. La soudaineté de l’arrêt des déplacements a été dévastatrice pour bon nombre d’acteurs de notre écosystème. Je pense notamment aux acteurs du MICE, durement touchés mais également aux compagnies aériennes, aux agences de voyages, aux loueurs et naturellement, aux hôteliers. Loin de moi l’intention d’omettre les acteurs technologiques, les distributeurs, les HBT, les GDS, les SBT et, plus globalement, les éditeurs de solutions T&E. Tous concernés, tous touchés. Malgré les bouleversements économiques majeurs qu’ils ont subis, beaucoup de ces opérateurs ont œuvré au cœur de la crise. Via des actions de soutien en direction des personnels mobilisés, ils ont fièrement défendu les valeurs de service et d’hospitalité, valeurs chères à notre industrie. Je ne peux que les féliciter et leur rendre un hommage personnel.
L’heure du bilan n’a pas encore sonné. Mais force est de constater que certains de ses fournisseurs ont déjà dû se mettre sous la protection des instances économiques et judiciaires quand d’autres, ils sont nombreux, ont dû se réorganiser drastiquement afin de mettre en place les conditions de leur pérennité. Il est dit que l’écosystème des déplacements professionnels est résilient. Je le crois profondément au regard des dernières crises économiques, climatiques ou sécuritaires. Cette fois-ci encore, l’objectif commun est de « durer » pour traverser cette crise avec le moins de dommages possibles.
Les entreprises clientes également ont été profondément affectées. Nos adhérents et plus largement tous les professionnels du Travel Management en entreprise ont subi de plein fouet les conséquences de cette pandémie. Mesures d’urgence, localisation des voyageurs, modification des processus internes, réévaluation de la situation quasiment heure par heure au début de la crise, mise en place de cellules de veille ou de crise, reportings permanents, etc. Bref, nous avons tous dû faire de la « gestion de crise » notre quotidien. Une fois le confinement décrété, l’AFTM a pu évaluer au travers d’un sondage spécifique qu’un adhérent (52%) sur deux avait été concerné par les mesures liées à l’activité partielle (quel que soit le pourcentage d’activité). Cette enquête, véritable cartographie du Travel Management en temps de crise, nous a permis de mesurer concrètement les conséquences du confinement. Celle-ci est d’ailleurs actuellement le support d’animation de comités régionaux digitaux de l’AFTM réunissant les adhérents autour de leurs délégués respectifs dans le but de benchmarker et d’élaborer une fiche de recommandations à destination des travel managers.
Au-delà de l’évaluation des bouleversements sur les activités métiers, ce sondage a pu mettre en évidence le besoin renforcé de nos 400 adhérents de bénéficier d’une information sectorielle de qualité dite « chaude » tout en continuant à recevoir de l’expertise, des bonnes pratiques ou des études, correspondant davantage à des informations dites « froides » ou « pérennes ». C’est précisément l’objet, voire l’ADN de l’AFTM depuis sa création, de partager massivement de l’information « en temps réel » au travers de ces nombreux livres blancs, études, infographies, articles de fond, etc. Il fut cependant moins évident pour notre association de partager de l’actualité en temps réel tant l’exercice est exigeant. La crise a cependant révélé un véritable besoin des responsables des déplacements professionnels de disposer d’une analyse « dans l’instant » objective, factuelle et constructive de l’actualité sectorielle.
C’est précisément le dessein des nouveaux dispositifs de l’AFTM en matière de communication !
Depuis le mois d’avril, l’AFTM a mis sur pied un cycle de webinaires destinés à informer rapidement les membres de l’association des conséquences de la crise sanitaire sur les activités liées aux déplacements professionnels. Le premier triptyque, qui s’est terminé le 20 mai dernier avec succès (570 participants au total, voir article « un premier cycle de webinaires plébiscité), a permis de traiter l’aérien, le ferroviaire et l’hôtellerie d’affaires avec le support d’intervenants et d’experts de renom. L’association a fait le choix d’inscrire dans la durée cet événementiel digital et vient de confier le soin à François-Xavier Izenic d’animer les webinaires de l’AFTM jusqu’à la fin de l’année 2020. Ce n’est pas moins de 10 rencontres digitales qui seront à l’ordre du jour dans les semaines à venir (voir programme).
La newsletter de l’AFTM s’enrichit également d’une revue de presse nationale et internationale établie également par François-Xavier Izenic en sa qualité de journaliste spécialisé dans le Business Travel, le Mice et le Leisure. Cette nouvelle rubrique à découvrir dans l’édition de juin, vise donc à délivrer une veille, mais surtout une analyse détaillée et circonstanciée de l’actualité à tous les professionnels du domaine. Ce type d’information, plébiscité par des adhérents qui n’ont pas forcément le temps nécessaire pour décortiquer la presse spécialisée d’ici ou d’ailleurs, est destiné assurément à s’inscrire dans la durée.
Webinaires, revues de presse, ce n’est pas tout. L’AFTM va également inaugurer dès le 17 juin un tout nouveau rendez-vous nommé « les entretiens de l’AFTM ». D’une durée de 20 minutes, diffusés sous le format d’un « webinaire live » ouvert à tous, il s’agira de questionner un partenaire ou un expert de l’industrie. Cet échange, totalement transparent, devra permettre de répondre à toutes les questions que les adhérents se posent et d’apporter des réponses concrètes aux problématiques rencontrées. Le premier partenaire à se prêter à l’exercice est Egencia et nous aurons le plaisir de pouvoir nous entretenir avec Ariane Gorin, President Egencia and Expedia Partner Services.
Cette crise, aussi grave et désorganisatrice soit-elle a, avouons-le, quelques « vertus » positives. Outre une accélération de la prise en compte des enjeux environnementaux, celle-ci nous a permis de nous digitaliser plus rapidement. Certains « observateurs » parlent d’un gain de 5 années. Peu importe le bond dans le temps, la réalité est palpable dès maintenant. C’est un bienfait, c’est un support, mais ce n’est pas « en remplacement de ». Il s’agit surtout d’animer une transition vers un retour progressif au présentiel en plus grand nombre et de permettre à l’entreprise de poursuivre son activité. Aussi, pendant cette période, le travel manager peut et doit mettre ses compétences en matière de management de projets au profit de la stratégie de digitalisation de son entreprise. Le motif directeur de l’AFTM n’aura jamais été aussi prégnant :
« un métier complexe qui allie à la fois l’univers des achats, des technologies de l’information, des ressources humaines et de la compétence en matière d’organisation des déplacements professionnels ».
Rendez-vous lors de l’une de nos prochaines rencontres digitales !
Michel Dieleman
Président de l’AFTM